Les Salaisons du Lignon remettent la performance au menu
témoignage de philippe coppé
Franchir des paliers, pour une entreprise, demande de revoir les recettes qui ne fonctionnent plus. Et d’en adopter d’autres, plus efficientes. En s’engageant il y a 3 ans dans un projet d’excellence opérationnelle, Les Salaisons du Lignon ont réussi ce cap. Les indicateurs, à tous niveaux, sont repassés au vert.
Fondées en 1932 à Saint-Maurice de Lignon en Haute-Loire, Les Salaisons du Lignon ont gravi rapidement les marches, ces quinze dernières années. Boucherie de village à l’origine, devenue au fil du temps une entreprise de charcuterie de campagne avec une dizaine de compagnons, puis un atelier artisanal de salaisons sèches, l’entreprise compte désormais 270 collaborateurs.
Une forte croissance à absorber

Si son ascension a d’abord été progressive, elle s’est accélérée à la fin des années 90. Avec notamment la prise de participation d’Intermarché. Filiale du groupement Les Mousquetaires depuis 1997, Les Salaisons du Lignon produisent aujourd’hui 8 000 tonnes de charcuterie par an (saucissons secs, jambons secs et de salaisons sèches tranchées) sous les marques "Monique Ranou, Itinéraires des saveurs, ONNO et Lou Montagnard". Ces 10 dernières années, l’entreprise a investi ainsi plus de 20 M€ pour agrandir son site et accroître ses capacités de production.
Ces investissements toutefois n’ont pas suffi à absorber la forte croissance, qui tirait sur l’activité et les équipes (arrêts de travail, turn-over, performances en baisse…). Il a fallu aussi transformer en profondeur le fonctionnement de l’entreprise. "A mon arrivée en 2012, Les Salaisons du Lignon sortaient d’une culture PME, où les pouvoirs se concentraient au niveau de la direction, retrace Philippe Coppé, le Directeur Général. Très léger, l’encadrement était assuré quant à lui par des responsables de service, peu ou pas formés aux fonctions managériales et surchargés de travail. "
Miser sur le capital humain
Sans attendre d’autres signes d’essoufflement, Les Salaisons du Lignon engagent il y a 4 ans de profonds changements. Objectif : être mieux « outillés » pour accompagner avec efficacité et sérénité la croissance de l’activité. Dans cette transition, plusieurs possibilités s’offrent alors à l’entreprise comme celle d’accélérer sur le digital. A l’heure où se déploie l’industrie 4.0, nombreux sont les dirigeants du secteur à chercher l’optimisation de leurs process via le numérique. Les Salaisons du Lignon ont fait un autre choix : celui de miser d’abord sur le capital humain. Et de ne pas perdre de vue les fondamentaux : si innovantes soient-elles, les technologies numériques ne remplacent pas les hommes, les méthodes et le management, premiers vecteurs de performance.
A partir de 2015, l’entreprise auvergnate est fin prête pour vivre cette mutation. Outre des recrutements (responsable de production, opérateurs, etc.), elle instaure une dynamique d’"organisation apprenante", sous l’impulsion notamment de son responsable industriel. "Après avoir suivi une formation à l’ISTP-Entreprises de Saint-Etienne, sur les démarches d’amélioration continue et de gestion de projets, j’ai eu envie à mon retour de diffuser cette connaissance au sein de l’entreprise", explique Christian Ramel, Responsable Industriel.
Une vision claire des compétences
Avec Quaternaire à ses côtés, Les Salaisons du Lignon déploient alors un projet d’excellence manufacturing pour faire monter en compétences les responsables d’ateliers et les doter des méthodes et outils (analyse, suivi de productivité, gestion de projets…), qui leur faisaient défaut. "Nous étions passés de gros artisans à industriels, avec une augmentation des volumes et une gestion plus complexe du personnel, sans avoir les méthodes de pilotage adaptés, commente le responsable industriel. Or, lorsqu’on atteint 40 personnes dans un atelier, il est indispensable de s’appuyer par exemple sur une grille de polyvalence, qui permet de mieux organiser le travail en équipe. Indiquant les compétences disponibles, le niveau de chacun (expert, autonome, a besoin d’être formé etc.,), cette grille donne une vision claire et sereine des ressources mobilisables. "
A partir de l’audit mené par Quaternaire, Les Salaisons du Lignon ont alors formalisé une carte de transformation sur 3 ans. Evolutif et synthétique, cet outil permet aux collaborateurs de visualiser les différents chantiers de progrès définis collectivement. Et ce, selon l’ordre des priorités qui a été revu. "Il y a 4 ans, nos managers classaient la productivité devant le rendement matière, la qualité et la sécurité. Nous avons travaillé avec eux, ces dernières années, à inverser cet ordre en plaçant la sécurité en premier puisqu’il s’agit pour nous d’un enjeu essentiel", précise Christian Ramel.
Performances, reconnaissance et bien-être
Trois ans après avoir fixé ce nouveau cap, les résultats sont là. C’est le cas concernant la sécurité : depuis 10 ans, le nombre d’accidents du travail dans l’entreprise n’a jamais été aussi bas. C’est le cas aussi au niveau des performances industrielles. "Outre une hausse du taux de productivité (+ 5 points en 2 ans), nous avons enregistré une amélioration des rendements matière et du taux de non servi, qui est passé de 2 % en 2018 à 0,3 % cette année ", illustre Philippe Coppé, qui souligne de même le changement dans les postures managériales. "La formation des équipes à la gestion de projet et aux démarches d’amélioration continue a permis à chacun de se rendre compte de son potentiel et de savoir mobiliser ses propres compétences sur des sujets complexes", ajoute le dirigeant. Dernier impact de ce projet, et pas des moindres : le bien-être des collaborateurs a franchi un cap. Mieux reconnus, mieux informés, ils se disent désormais satisfaits à 71,5 % (contre 68 % en 2016) de travailler pour Les Salaisons du Lignon.
Salaisons du Lignon
Créée en 1932, l'entreprise fabrique des salaisons sèches. Elle compte 270 salariés et génère 60 M€.
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