Webinaire. « Management : donnez corps à la Food Safety Culture »
Retour sur le webinaire Elo Qualité du 15 Juin
La culture de la sécurité sanitaire des aliments est un sujet majeur des services Qualité dans l’industrie agroalimentaire. Le sujet est souvent traité sous l’angle des labels et certifications. Mais cette nouvelle exigence vient aussi renforcer la vision collective du management de la sécurité des aliments. Doit-elle faire partie du projet d’entreprise ? Comment adapter son management pour embarquer tous les collaborateurs vers une « culture qualité et sécurité des aliments » commune ? Et comment faire évoluer les comportements durablement ? Là sont les réels enjeux.
Synthèse du webinaire Elo Qualité du 15 juin, animé par Marjolaine Cérou, Chef de rubrique Qualité Process Alimentaire et Pierre Christen, Rédacteur en chef de Process Alimentaire, avec les témoignages de Céline Raffard, Consultante en management et responsable du marché agroalimentaire Quaternaire et Bruno Séchet, Expert Qualité et intégrité des aliments, fondateur d’Integralim.
La Food Safety Culture, une question de certification ?
Pour Bruno Séchet « le plus important, c’est d’entretenir une culture d’entreprise qui favorise les bons comportements à tout instant, c’est de bien faire les choses quand personne ne regarde. »
En quelques points clés, développer une Food Safety Culture c’est :
- Avoir conscience de l’impact de nos actions sur la santé des consommateurs. (Préciser avec chiffres sur contamination)
- Du leadership qui passe par une réelle cohérence entre la reconnaissance des enjeux de la sécurité des aliments et les moyens accordés pour y répondre.
- La responsabilisation de tous les collaborateurs de l’entreprise autour des enjeux de sécurité des aliments
- De la formation professionnelle continue pour répondre aux nouveaux enjeux de la FSC.
- Une communication de l’entreprise qui va dans les deux sens : partager la vision et prendre en compte le feed-back des collaborateurs.
La Food Safety Culture n’est donc pas une affaire de certifications, de plans d’action, de procédures ou un phénomène de mode. C’est un sujet stratégique pour les industries agroalimentaires, qui nécessite l’implication de l’ensemble de l’entreprise !
Céline Raffard le confirme, « c’est un vrai changement de culture et un vrai projet de transformation. On a souvent réservé la qualité à la qualité, la production à la production. Maintenant, on demande à la production d’intégrer toutes les dimensions du SQCDME et à la qualité d’être le support expert. » Un changement de paradigme qui nécessite « un projet d’entreprise porté par la direction, qui va donner du sens, de la vision, de l’ambition, fixer les objectifs et le rythme pour les atteindre. »
L’objectif : faire de la Food Safety Culture une composante clé de l’identité de l’entreprise.
Avant d’agir, une phase de diagnostic
Le diagnostic de maturité permet de mesurer la performance de l’entreprise en termes de sécurité et de qualité des aliments. Des objectifs d’amélioration continue clairs peuvent ensuite être établis. Bruno Séchet nous l’indique, ce qui est important, c’est de mesurer « la cohérence entre les messages d’en haut et le déploiement réel sur le terrain. C’est là que l’on peut voir des écarts. »
Ce diagnostic peut se faire à l'aide de différents outils :
- La « boîte à moustache », un questionnaire anonymisé administré à 100 % des collaborateurs, qui permet de mesurer les écarts de perceptions entre les services, entre les niveaux hiérarchiques, entre les sites (quand multisite).
- Les référentiels Sécurité et Qualité de Quaternaire qui permettent d’évaluer les pratiques de l’entreprise en termes de Maîtrise du risque Qualité et leur appropriation par les managers.
- De l’immersion terrain pour écouter les collaborateurs, observer leurs pratiques.
Cela permet de généraliser les bonnes pratiques déjà à l’œuvre au sein de l’entreprise et de détecter les points d’amélioration. Avec toujours une conviction forte chez Quaternaire : la Food Safety Culture doit se traduire en objectifs de performance clients, économique, sociale et environnementale. Une conviction bien résumée par Céline Raffard : « Ce n’est pas sale de parler de gains quand on parle de sécurité alimentaire. »
C'est pourquoi, en plus des autres outils à disposition, nous allons chercher des potentiels de gains. Ces gains vont contribuer à améliorer, à la fois, la qualité sanitaire des aliments et la performance économique de l'entreprise en réduisant les coûts de non-qualité. Quelques exemples de KPIs concernés : surpoids, pertes au sol, recyclage, destruction, produits bloqués, réclamations clients...
Former et accompagner les managers
« La formation est un élément clé pour ancrer durablement la FSC sur le terrain » explique Bruno Séchet. Encore faut-il que les formations permettent une réelle modification des comportements et des postures dans la durée. Or celles-ci sont souvent inadaptées au contexte de l'entreprise et aux différents métiers.
Selon la courbe de l’oubli (ou courbe d’Ebbinghaus) « 80 % de ce que nous apprenons est oublié au bout de 30 jours, s’il n’y a pas de renforcement et de répétition » rappelle Bruno Séchet.
C’est pourquoi nous proposons des formations adaptées au contexte de l’entreprise, en utilisant des exemples et mises en pratique autour de risques réels de l’entreprise, et en variant séquences théoriques et pratiques. C’est ce que l’on appelle « la compétence FS accompagnée ».
La compétence accompagnée est similaire à la conduite accompagnée. On apprend déjà le code (la formation théorique). Après ce code, on passe à la conduite avec moniteur, ici un coach formateur opérationnel qui suit les managers dans leurs tours terrains pour regarder comment ils partagent et font appliquer les règles de FSC, comment ils se comportent avec leurs équipes, ce qui est bien fait et les points à améliorer. Finalement le relais est donné aux « parents ». Cela peut être un référent spécialiste de la FSC ou le manager direct de la personne concernée, qui va continuer de valider que la pratique FSC est ancrée et s'améliore.
Généralement, la partie formation compte pour 10 %, l'accompagnement opérationnel pour 20 à 30 %, et les 60 à 70 % restants sont réalisés par le référent ou le manager n+1.
La FSC, un sujet stratégique sur lequel la direction doit communiquer
Le fait pour la direction de partager sa vision, contribue fortement à ancrer la Food Safety Culture parmi les valeurs de l’entreprise.
Selon Bruno, « le respect des règles de sécurité et de la qualité faisant partie des fondamentaux », l'entreprise communique peu sur ces sujets. C'est dommageable, c'est justement quand l'entreprise développe des bonnes pratiques qu'il faut communiquer, et pas seulement quand elle rencontre des problèmes.
5 idées clé à retenir :
- On ne change pas une culture sans un vrai projet d’entreprise
- La FSC, ce n’est pas qu’une certification
- Le plus important dans le diagnostic, c’est de comprendre le pourquoi
- On peut apprendre toutes les compétences comme on apprend à conduire
- Communication : opter pour la transparence, la répétition et le multicanal
Retrouvez l'intégralité des idées clés développées dans le webinaire, ci-dessous, en vidéo.
Voir le replay du webinaire
Pour découvrir l'ensemble du programme de Elo Qualité, rendez-vous www.processalimentaire.com
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