Culture sécurité : de la prise de conscience aux résultats !

Témoignage de Ludovic de Kergunic

En 10 ans, Alliance Océane a changé de braquet. Ciblant la productivité à l’origine, l’entreprise a fait de la sécurité sa priorité, sans sacrifier la performance industrielle. Récit d’une transformation collective.

Sur le terrain de la sécurité, l’à-peu-près n’a pas sa place. Car il suffit seulement de quelques manquements pour que l’accident du travail survienne : l’entreprise agroalimentaire Alliance Océane (250 salariés), filiale du Groupe Savencia, l’a expérimenté en 2007. "Cette année-là, l’entreprise a fait face à une série d’accidents très graves", retrace Ludovic de Kergunic, le coordinateur Santé Sécurité Environnement.

Poser immédiatement des actions

Un choc, qui a fait électrochoc. "Règles non clairement définies, sous-estimation du risque, indicateurs sécurité méconnus ou peu fiables… Nous avons alors pris conscience que les mauvaises pratiques étaient présentes tous les niveaux de l’usine", commente l’expert, recruté à cette période.
Pour Alliance Océane, il fallait agir sans délai. En 2008, l’entreprise enclenche donc une mécanique d’amélioration continue. Avec de premières briques, immédiatement posées : état des lieux des accidents du travail, création d’un Comité sécurité pluridisciplinaire, enquête approfondie après chaque AT, définition de 10 règles d’or sécurité, communication sur les résultats obtenus…

Avancer en mode suricates

Outre ces premières actions, un travail sur la posture est engagé. Pour Ludovic de Kergunic, il s’agit notamment de "développer la vigilance partagée". "Progressant en groupe, s’auto-surveillant et se relayant, les suricates sont pour cela des animaux inspirants, dit-il. Nous travaillons de même beaucoup sur une observation active des situations rencontrées sur site. Des salariés volontaires d’Alliance Océane ont appris à réaliser des Visites Comportementales de Sécurité." De quoi mesurer les écarts entre les standards et les pratiques effectives, vérifier si les règles de sécurité sont adaptées ou encore écouter les collaborateurs. Au fil du temps, d’autres actions ont été déployée et la démarche s’est démultipliée au sein du groupe.

... et surtout, ne jamais lâcher !

Dix ans plus tard, cette révolution culturelle s’avère fructueuse. "Les résultats sont encourageants, confirme l’expert. De 2007 à 2014, le taux de fréquence est passé de 47,9 à 10,03, puis est descendu à 3,41 en 2016 pour un taux de gravité à 0,39." Mais chez Alliance Océane on le sait : sur ce terrain, il ne faut jamais lâcher. Pour maintenir ces résultats, et faire en sorte que tous sans exception (managers, opérateurs, direction, travailleurs
temporaires, etc.) s’approprient cette culture, un plan d’animations régulières a été mis en place. Formations aux risques chimiques, séances d’éveil musculaire, jeu des 5 erreurs à partir de photos de situations professionnelles réelles, etc. rythment ainsi l’année. Avec ce challenge collectif : garder l’exigence sécurité au plus haut.

5 idées clés

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Alliance Océane

C’est à Carentan, sur les côtes de la Manche, qu’Alliance Océane se spécialise dans la fabrication de surimi sous la marque Coraya et MDD.

Implanté depuis des dizaines d’années en Normandie, le site compte 250 salariés (+80 ETP TT), et chaque année 16000 Tonnes de produits sortent de ses ateliers à destination de la France et à l’export. Alliance Océane est une société du Groupe Savencia.