Plus forts !

"Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts”… Une bonne tête de rengaine ! La crise a épuisé nombre d’entre nous, nos équipes, nos familles. Elle a malheureusement fait disparaître certaines de nos entreprises, et elle continue à tester nos capacités de résistance. Pour autant le fameux dicton prend tout son sens, à la fois parce que des jours meilleurs s’annoncent, à la fois parce que résolument, oui, nous avons tous appris et sortons effectivement… plus forts.

Vers des jours meilleurs

Après avoir connu une chute de 8 % de son PIB en 2020, la croissance estimée de la France est de 6,7 % en 2021, et 3,6 % en 2022. De quoi redonner un brin de sourire aux dirigeants, même si les soubresauts de la pandémie viennent régulièrement bousculer les espoirs.

Le décor a changé

La société a connu ainsi un certain nombre d’évolutions ou, plus exactement, un puissant coup d’accélérateur sur des tendances déjà bien amorcées. Elles sont nombreuses, finalement assez liées, retenons-en 4 qui nous impactent particulièrement.

• Le télétravail a désacralisé le travail. Là où la vie personnelle surgissait de temps en temps dans la vie professionnelle, le travail s’est soudainement et fortement invité dans la sphère privée. La maison a repris du pouvoir sur le travail, avec parfois une redécouverte d’aspects de la vie qui s’étaient vus occultés avec le temps.
• La quête de sens par-dessus tout ! Ce rapprochement a donné aux salariés l’occasion de réinterroger la place du travail dans leur existence, et d’imaginer voire initier parfois un projet professionnel estimé mieux aligné sur leurs aspirations, rythme de vie, valeurs… Nombreux sont ceux qui pensent à changer de vie.
  Avec un taux de chômage réduit, la plupart de nos entreprises sont ralenties dans leur développement par le manque de ressources, en particulier dans les métiers dans lesquels le contrat social était fragile et n’a pas résisté aux bouleversements. Les collaborateurs sont en synthèse plus rares, plus exigeants, et plus difficiles à fidéliser !
• La RSE, clé de la performance. Alors que cette dimension “hors business” aurait pu être étouffée par l’épreuve, elle s’est vue au contraire renforcée ; la responsabilité sociétale est plus que jamais perçue comme une condition incontournable de compétitivité, voire bientôt de survie économique.
• Enfin, la période a transformé les modes de consommation, de la restauration, aux transports, aux loisirs, à la distribution, à la banque, à l’assurance… C’est un rebattage des cartes, mine d’opportunités plus ou moins visibles, mais aussi d’autoroutes devenues probablement des impasses.

Cultiver l'équilibre...

Du bon pain sur la planche donc ! Alors que la fatigue est palpable, en particulier chez les managers. Ils ont joué un rôle essentiel dans la crise, unanimement reconnu. Certains auront même découvert la criticité de ce maillon de proximité. Ils devront accompagner leurs équipes fragilisées, tout en développant l’agilité nécessaire pour aller saisir les opportunités, et le tout en mode hybride – distanciel et présentiel – un vrai rôle d’équilibriste. Alors que faire ?

• Avant tout, redonner du souffle, de l’envie par le projet d’entreprise et son appropriation. Revenir à la raison d’être, refaire prendre conscience au collectif et à chacun de son impact positif. Il ne s’agira surtout pas de s’inventer une raison d’être, mais de chercher simplement dans les racines de l’entreprise ce qui fait sa singularité.
• S’appuyer sur la démarche RSE pour structurer son projet d’entreprise, en assurant la prise en compte équilibrée des volets sociétaux, environnementaux, sociaux, économiques et clients.
• Accompagner les managers pour les renforcer dans la capacité à écouter, entendre et traiter les attentes des collaborateurs. Ce développement de l’intelligence émotionnelle sous toutes ses facettes, partant du simple feedback, est assurément un levier clé de la performance globale. Il sera d’autant plus exigeant à exercer en mode hybride.
• Lutter contre l’isolement, attiser l’énergie développée par le groupe, redonner du collectif ! Tous les acteurs de l’entreprise et de l’emploi ont mis du temps à en prendre conscience. Télétravailler comporte ses avantages, mais, nous restons des animaux de meute, animés par un besoin parfois inconscient du groupe, générateur de puissance, de motivation, de créativité, et de sécurité.
• Enfin, créer les conditions pour que chacun s’épanouisse en donnant le meilleur de lui-même : c’est de la compétence, ce sont des processus de qualité, c’est une organisation qui donne de l’autonomie, ce sont des objectifs clairs et palpables… de quoi rentrer chez soi en se disant : “Ce que j’ai fait a du sens !”

Nous sommes plus forts qu’il y a deux ans, et aussi plus attendus sur un marché porteur. À nous, dirigeants et managers, d’aligner ces leviers en les équilibrant finement !