Se réinventer et viser l’excellence

En tant que dirigeants, nous vivons une époque où le brouillard semble permanent. Les crises s'enchaînent à un rythme soutenu, l'instabilité s'installe et les équilibres vacillent. Les grandes puissances (États-Unis, Chine, ...) se referment en renforçant barrières à l'entrée et droits de douane, entraînant des répliques en cascade. Dans le même temps, les flux commerciaux et numériques restent mondialisés, avec des réglementations qui ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Les réseaux sociaux accélèrent et amplifient chaque message au quotidien, rendant les décisions stratégiques encore plus complexes. Dans ce contexte, deux voies s'offrent à nous : contribuer à épaissir le brouillard avec des discours alarmistes ou bien le percer en agissant concrètement et avec conviction pour transformer nos écosystèmes. Je choisis la deuxième voie.

Fixer un cap avec sens et agilité

Dans un monde en perpétuelle mutation, le rôle du dirigeant est d'identifier les leviers de transformation à sa portée, et de les activer. Cela commence par notre entreprise : fixer un cap, donner du sens, travailler les piliers de la RSE et aligner nos actions avec les attentes de nos parties prenantes, qu'ils soient clients, collaborateurs, actionnaires ou fournisseurs. L'enjeu est à la fois de viser l'excellence opérationnelle au quotidien - puisque les orientations du marché ne laisseront de place qu'aux excellents - et de s'inscrire dans une dynamique de transformation durable.

Seul cet équilibre nous permettra de naviguer dans la brume sans renier nos valeurs fondamentales. L'expérience du passé nous le prouve : les crises successives, comme celle du Covid, ont révélé la capacité des entreprises à rebondir, à pivoter, à innover. Une résilience qui repose sur des fondamentaux solides, un collectif fort, une capacité à ajuster et une vision partagée avec nos écosystèmes. Aujourd'hui il est de notre responsabilité d'apporter ce supplément d'âme, d'incarner et de promouvoir le sens au-delà des murs de nos organisations.

S'engager dans les écosystèmes

Nos entreprises sont des catalyseurs d'entraide et de transformation. En tant que dirigeants, ne devons-nous pas investir nos compétences et une partie de notre temps dans des cercles d'influence locaux et sectoriels ? Dans la participation à des rencontres, des retours d'expérience, des événements clients ou avec nos collaborateurs, des cercles de dirigeants, des écoles, des associations et même dans la culture et les médias ? L'investissement personnel du dirigeant - et sa faculté à donner envie aux collaborateurs de faire de même - est un puissant anti-brouillard.

Je pense ainsi au club de basket près de chez moi, qui compte 400 adhérents ; avec plusieurs bénévoles, nous avons aidé le club à se restructurer et à se redresser, en redonnant du sens et de l'opérationnalité au projet du club, afin de répondre aux attentes des licenciés, des salariés, des bénévoles. Il faut faire profiter de notre leadership et mettre nos savoir-faire au service de l'intérêt collectif, c'est indéniable ; non seulement cela enrichit nos écosystèmes, mais cela renforce également l'ancrage et la réputation de nos entreprises.

Se réinterroger pour mieux pivoter

Chez Quaternaire, cet engagement s'inscrit dans les quarante ans de notre histoire mais aussi dans notre projet d'entreprise ImpaQt qui nous permet d'essayer d'anticiper un monde fait de crises répétées et rapprochées, exigeant de nouvelles manières d'agir. Pour accompagner nos clients dans ces transformations, nous restons focalisés sur l'excellence opérationnelle tout en les aidant à réinterroger leurs modèles. Pourquoi réinterroger ? Parce que les dirigeants de demain doivent accepter un équilibre entre renforcer les fondamentaux de leur entreprise, et sortir volontairement des schémas traditionnels pour trouver des solutions hors-cadre. Exemple en interne : l'une de nos collaboratrices a débloqué un enjeu de recrutement en publiant sur LinkedIn un post inattendu et inhabituel. Cela a fait le buzz et généré cinq fois plus de CV qualitatifs !

Reconnaissons-le, nous avons tous des points durs dans nos organisations, autrement dit des blocages et des points d'achoppement. Je n'hésite pas à dire que chez Quaternaire, nous recourrons nous-même à du conseil externe qui nous accompagne hors du mode de pensée habituel, qui nous aide à regarder différemment. N'est-il pas essentiel de développer les compétences et le leadership des équipes, d'évaluer - régulièrement et humblement -, pour ajuster les modèles ?

Intégrer l'IA pour accélérer

À ce titre, l'intelligence artificielle (IA) nous oblige à réviser nos pratiques. Et à aller vite. Comprenons-nous bien : je ne tombe pas dans un discours techniciste qui consiste à dire que la technologie est la réponse unique aux problèmes. Malgré tout, elle est là et s'impose ; elle est devenue un accélérateur de l'excellence opérationnelle et de la transformation chez nos clients. Chez Quaternaire, nous avons pris le parti d'accélérer sur ce sujet et nos équipes se forment au quotidien à l'utilisation de l'IA générative. Notre séminaire de rentrée en janvier était entièrement dédié à ces nouvelles technologies. Nous croyons fermement que l'IA est un outil au service des collaborateurs, et non un danger. Ce n'est pas l'IA qui menace le travailleur : c'est le travailleur sans IA qui est menacé par celui qui utilise l'IA.

J'espère que la lecture des retours d'expérience sélectionnés pour vous dans notre Revue n°35, vous inspirera dans vos projets de transformation durable. C'est ainsi que nous traverserons le brouillard sans encombre pour retrouver, un jour, le plein soleil. Bonne lecture !