Adopter une véritable culture sécurité
Extrait de la newsletter "Vivre et habiter" n°51, publiée en Janvier 2024
Partager une culture commune et performante de la sécurité est au cœur de la mission de CETIH. Parce qu'il reste du chemin à parcourir, l'entreprise industrielle française indépendante, spécialisée dans les secteurs de l’enveloppe de l’habitat et de la rénovation énergétique, a engagé ces derniers mois la démarche "culture sécurité". Explications.
Le groupe a engagé un véritable plan de bataille pour lutter contre les accidents de travail et assurer la sécurité de tous. "La période post-covid s’est accompagnée d’une hausse significative des accidents", explique Anne-Claire Perin, Directrice des Ressources Humaines et SSE CETIH. "Malgré les moyens déployés pour les endiguer (analyse de chaque événement), nous avons dû nous rendre à l’évidence : les méthodes utilisées jusqu’alors ne produisaient plus les effets attendus". 94 % des salariés déclarent pourtant se sentir en sécurité dans l’entreprise, selon le dernier baromètre social. Le signe, pour Anne-Claire Perin, que les salariés ne sont pas conscients du risque. "Le moindre accident, aussi bénin soit-il, doit être pris au sérieux. Il est urgent d’agir et de redonner aux équipes une véritable culture de la sécurité."
Un électrochoc nécessaire
C’est par un diagnostic des sites industriels, entamé au printemps dernier sur le site de Machecoul Bois que la démarche "culture sécurité" a débuté. "La société de conseil Quaternaire, qui nous accompagne sur ce projet, a observé sur plusieurs jours comment nous traitons le sujet sur le terrain, que ce soit au niveau opérationnel ou managérial jusqu’au COMEX", précise Anne-Claire Perin. Ces études ont fait l’objet d’une restitution dans chaque usine, et en COP SECURITE (constitué du COMEX et des DU) suivie d’une opération de « chasse aux risques » : traquer le câble électrique qui traîne, le bureau mal positionné ou le profil alu qui dépasse d’un chariot… "L’objectif est de se rééduquer pour détecter les risques avant qu’ils ne provoquent des accidents", ajoute-t-elle. À l’issue de cette étape, chaque responsable de site a été invité à produire, avec son équipe, sa propre feuille de route.
La sécurité, pas seulement en atelier
Si les sites industriels concentrent potentiellement le plus fort taux de risques, considérer que les autres métiers ne sont pas concernés serait une erreur. Les métiers itinérants (commerciaux, techniciens SAV...) sont ainsi exposés plus que d'autres au risque routier. "Nous y travaillons en proposant des formations à la conduite en situation difficile et en rappelant les bons comportements au volant", explique Anne-Claire Perin, rappelant que la sécurité est l'affaire de tous.
Pérenniser une nouvelle culture
En parallèle, un plan d'action "groupe" se construit afin d'établir un socle commun à toutes les activités et tous les métiers. Un premier séminaire a permis d'en définir les grands axes et d'identifier des actions concrètes. À titre d'exemple :
- Définir les dix règles d'or de la sécurité,
- Prévoir des espaces d'information uniformisés dans chaque site,
- Ou encore établir une matrice des responsabilités...
La construction de cette nouvelle politique de sécurité va se poursuivre dans les prochains mois. "Notre ambition est de partager une nouvelle culture de la sécurité, solide et pérenne, afin de tendre vers le 0 accident", conclu Anne-Claire Perin.
Chiffres clés
-50 %
Diviser par deux le nombre d'accidents du travail, telle est l'ambition du groupe pour les années à venir
650
Personnes mobilisées (diagnostics, restitutions, feuilles de route...)
Faire le pas de côté sur la sécurité
Quaternaire accompagne CETIH dans sa démarche sécurité, pilotée par la direction des ressources humaines. Nicolas Saliot, Directeur client Quaternaire et Anne-Claire Perin, DRH, racontent cette collaboration.
Pourquoi CETIH a choisi d'être accompagné par Quaternaire ?
Anne-Claire Perin : "Nous avons fait appel à une entreprise externe, car il nous semblait difficile de progresser sans une expertise spécifique et un regard extérieur. Quaternaire a pour mission de nous aider à faire le pas de côté sur le sujet et de nous transférer les compétences nécessaires."
Nicolas Saliot : "La prise en compte du sujet par l'entreprise ne date pas d'aujourd'hui et les conditions techniques de sécurité sont déjà optimisées en termes d'équipements et d'aménagement des sites industriels. Notre accompagnement se concentre sur l'organisation, l'animation ainsi que la dimension humaine et managériale de la sécurité. Nous aidons à apporter un cadre, à formaliser des procédures et à développer la prise de conscience et la vigilance de l'ensemble des collaborateurs mais aussi l’exigence et la bienveillance managériales associées. Notre ambition est d’amener les collaborateurs à appliquer les règles non par obligation, mais par conviction."
Quels sont les facteurs de réussite ?
N. S. : "Cette démarche n’est pas le projet de la direction, mais de toute l’entreprise. L’engagement des directeurs de site, la capacité des managers à transmettre cette nouvelle culture et l’implication des collaborateurs sont des atouts forts de réussite."
A. P. : "L’investissement du PDG et du Comex est essentiel pour que cela fonctionne : la sécurité, c’est l’affaire de tous et à tous les niveaux."
Où en est-on dans la démarche ?
N. S. : "La phase de diagnostic de sites s’achèvera au printemps avec Port-Brillet. Les directeurs des cinq autres usines ont pu présenter leur feuille de route lors de la COP sécurité du 8 décembre, où les premiers chantiers ont été planifiés dès Janvier 2024"
A. P. : "Certaines actions pourront être mises en œuvre à court terme, il nous faut des réalisations visibles rapidement. Par exemple, le port des équipements de sécurité (chaussures, bouchons d’oreilles) n’était jusqu’à présent pas obligatoire dans les allées vertes (sans machines) des usines, ce qui donnait lieu à des dérives involontaires, mais trop fréquentes. Nous avons désormais rendu cet équipement obligatoire dès l’entrée dans l’usine."
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